Ouroboros

La question de la théosophie, et plus spécifiquement de la Doctrine Secrète, est très particulière.

D'une part, la théosophie est "l'hindouisme/le bouddhisme" ésotérique dans sa véritable forme.

D'autre part, les stances de Dzyan ont été une des trois pierres à apporter à la Connaissance pour l'ouverture du Nouvel Age. La deuxième pierre a, en effet, été le "Traité sur le Feu Cosmique" d'Alice Ann Bailey et on peut attendre, encore, la troisième et dernière pierre de cet enseignement pour dans quelques décennies.
Le but de la théosophie moderne a, en effet, été quadruple :
  • au niveau exotérique : la libération et la chute des castes de l'Inde. (la Société Théosophique a été très active dans cette manoeuvre politique pas complètement réussie, comme l'a montré l'Histoire. Le but politique était un rapprochement du monde oriental hindou et du monde occidental, notamment anglo-saxon, mais cela n'a pas été entièrement complété. Néanmoins, l'expérience a été en partie fructueuse, lorsqu'on sait qu'un personnage comme Gandhi, partisan de la libération pacifique indienne, a déclaré dans son autobiographie avoir "senti la révélation de sa mission de libération de l'Inde" à la rencontre de Mme Blavatsky à Londres, à la fin du 19ème siècle).
  • au niveau mésotérique : l'organisation d'un syncrétisme religieux, philosophique et scientifique ("La Théosophie"), en tant que corpus théorique universel, a eu pour volonté l'établissement de la rencontre de l'Orient et de l'Occident.
  • au niveau ésotérique : l'apport de la voie de l'hindouisme aux étudiants du monde entier ("La Voix du Silence", "La Lumière sur le Sentier", Le Raja-Yoga, puis l'Agni Yoga, etc.)
  • au niveau occulte : l'apport de la Première Pierre de l'enseignement pour le Nouvel Age, au travers de la seule tradition encore intacte, l'hindouisme ("La Doctrine Secrète").

Pour en revenir à ces trois pierres, la Doctrine Secrète constitue l'ouverture puis la refermeture des Stances de Dzyan, alors que le Traité sur le Feu cosmique les ouvre à nouveau (pour mieux les refermer). Car celles-ci sont occultées et leur "désoccultation", si j'ose dire, est généralement accomplie par deux moyens : soit par découverte personnelle ("en allant chercher la Connaissance là où Elle se Trouve"), soit par l'Initiation auprès d'un Maître, qui n'a rien à avoir avec une initiation dans une loge ou une l'obtention institutionnelle d'un grade quelconque.

Je ne suis pas très friand de la Société Théosophique à partir de Mme Annie Besant, à vrai dire. Il y a eu des errances navrantes et la S.T. est devenue sectaire, dans un certains sens. Non pas sectaire au sens "intégriste et dangereux" du terme, mais dans le sens relativement fermé sur le dogme théosophique. Ca n'est, cependant, que l'évolution naturelle de toute institution humaine, qu'elle soit ésotérique ou pas.

Néanmoins, les travaux d'Annie Besant, de Charles Leadbeater et d'autres de leurs contemporains sont absolumment remarquables, et ils sont notamment parvenus à épurer l'enseignement ésotérique de la Théosophie pour en faire un tout cohérent dans la forme (en évitant les termes hindous qui perdaient de nombreux étudiants). C'est donc la mission ésotérique de la théosophie qui a été remplie après la mort de la fondatrice de la Société Théosophique, Mme Blavatsky. En effet, la réflexion contemporaine sur les concepts de réincarnation, de Karma, de corps éthérique, astral, mental ou causal, ou bien encore sur les chakras, doit énormément au travail accompli par les initiés théosophiques du début du 20ème siècle.