Homosexualité

S'il est un phénomène de société, et une expérience individuelle, qui a interpelé les moralistes et les religieux comme une vision d'horreur, il peut bien s'agir de l'homosexualité. Or, que doit prendre en compte le spiritualiste pour appréhender ce phénomène ?

Premier constat


Il est vrai que l'homosexualité commence à être acceptée ici et là par la société, puis par les individus, mais il reste tout de même une part importante d'aversion incontrôlée face à la chose. Je ne parle pas ici de l'homophobie ouverte - bête, méchante voire violente - mais d'un sentiment de choc face à la vue "directe" de l'homosexualité.

Par ailleurs, beaucoup de gens pensent que l'homosexualité est un choix, une perversion "décidée" par les hommes (ou les femmes) de manière délibérée. On a dit que l'homosexualité était un désir de "sexe facile", un détournement des désirs envers la femme pour les hommes ou envers les hommes pour la femme.

De même, on imagine également l'homosexuel comme l'image parfaitement étiquetée de la folle typique de la "Cage aux folles" ou du garçon très efféminé qui aime le sexe à outrance, ou encore de la lesbienne "camionneuse" avec un physique de catcheuse, ou de la "salope" (excusez-moi le terme) avide de sexualité débridée avec hommes ou femmes.

Or, ceci est au mieux limitatif, au pire une très mauvaise manière de considérer ce phénomène. L'homosexualité est, en fait, un terme qui a tendance à nous orienter dans un mauvais sens. L'homosexualité, en réalité, va bien au-delà de la simple idée de sexe : elle est avant tout une question d'Amour.

La question des genres


Lorsqu'un homme aime un autre homme, lorsqu'une femme aime une autre femme, il n'y a pas de "celui qui fait l'homme" et de "celui qui fait la femme". Chacun des deux amants comporte en lui une part de masculinité et une part de féminité qui s'expriment de manière soudée et unie. Au niveau sublimé du rapport des âmes, peu importe la différenciation des sexes : l'amour sublime de deux âmes se joue de ces questions de différences.

Lorsqu'un homme aime un autre homme, il ne se comportera pas comme une femme, ni n'aimera la partie féminine chez cet autre homme : il se comportera en homme qui aimera un autre homme.

Chacun d'entre nous, homme ou femme, homo ou hétéro, comporte en lui une part de masculinité et une part de féminité. Lorsqu'un homme aime un autre homme, il ne s'agit que de l'apparence de la forme : la forme masculine du premier aime la forme masculine du second. Et dans ce cadre, peu importe l'obstacle (apparent) de la forme (masculin-masculin) : les âmes n'ont pas de sexe et, de leurs natures identiques, s'envolent dans une parfaite symbiose si l'amour est pur et réciproque.

Lorsqu'un homme aime sincèrement un homme, de la même manière qu'un homme aimerait sincèrement une femme. Comprenez donc qu'il s'agit REELLEMENT d'Amour et pas un vague désir pervers ou de dysfonctionnement psychologique. Les deux amants sont liés l'un à l'autre : ce n'est donc pas la partie féminine qui est attirée par la partie masculine de l'autre et vice versa, comme certains spiritualistes, de bon ou de mauvais aloi, peuvent le mettre en avant ; il s'agit de la fusion des deux êtres, où l'essence de chacun des deux hommes trouve sa complémentarité dans l'autre.

Pourtant, il est vrai que dans la communauté homosexuelle, donc dans cette "institution" qui regroupe des homosexuels, le sexe et le rapport sexuel, dans une vision purement matérialiste, a une place importante. Au passage, il est à noter qu'il ne faut surtout pas confondre "homosexualité" et "communauté homosexuelle" : la communauté n'est qu'un "aspect" de l'homosexualité, et pas son essence - sorte de poste avancé culturel et politique d'une identité sociale mais qui ne saurait être représentatif de ce qu'est l'homosexualité en terme d'expérience individuelle.

Mais pourquoi diable, dans ce cas, le sexe est-il si présent dans la communauté homosexuelle ?

De la frustration sociale à la sexualité omniprésente


L'homosexualité n'est pas un choix, à l'origine. Il s'agit réellement d'un sentiment que la Nature impose à l'homme. A ce titre, il se manifeste comme toute caractéristique de la nature humaine en incarnation : c'est un "héritage" imposant le libre-arbitre à l'homme - donc la nécessité de faire un choix.

Pour acquérir sa liberté, l'homosexuel a deux choix qui lui sont proposés : vivre son homosexualité? ou la refouler.

Dans les premières années de sa vie, l'homosexuel refoule ce sentiment. Le bloque. Le voile. Ou tente de l'oublier. Il se "force" à aimer des femmes, à avoir une vie "normale". Ainsi, la plupart des homosexuels révèlent leur homosexualité à l'âge de? 26-27 ans, bien que la tendance actuelle soit l'expression de cette identité de plus en plus tôt dans la vie des jeunes adultes.

Or, pendant ce temps de latence, l'homosexuel est malheureux. Car il ne peut pas vivre ce qu'il est. Il joue un rôle, avec plus ou moins de brio. Il tente de s'oublier en prenant un masque et se cacher. Il peut pleurer. Se sentir seul. Perdu. Oublié. Sans Ame. Et devenir névrosé. Le suicide peut-être une des solutions pour laquelle il optera, laissant derrière lui une famille qui ne comprendra pas le "pourquoi" d'un tel acte : "Il était pourtant heureux ! Il avait une bonne place, pas de soucis financiers, avait des amis, une femme et des enfants qui l'aimaient ! Pourquoi une telle chose ? Pourquoi s'est-il suicidé ?"

L'hyper-sexualité comme conséquence


Lorsque l'homosexuel opte pour la vie, sans se révéler, s'en suit une frustration notable. Frustration qui, lorsqu'elle explose, amène à de nombreuses conséquences. Comme une sorte de soupape sous pression - pression qui s'accumule de jour en jour, de peine en peine, de pensée en pensée. L'homme pourra mener une double vie, en sus de sa femme, par exemple, et tenter de trouver du plaisir par des relations éphémères dans "je ne sais" quel lieu sombre de la communauté homosexuelle, pour assouvir ses désires inavoués.

Cette idée de frustration, imposée par la société qui l'empêche de vivre ce qu'il est, se retrouve chez les adolescents lorsqu'ils commencent à vivre leur tendance. Frustrés pendant des années, ils se réfugient dans le plaisir sans lendemain et dans le sexe à outrance. Effet excessif tendant à rééquilibrer la balance de la libido déséquilibrée. C'est pour cette raison que de nombreuses personnes ont l'image de "l'homosexuel perverse" dans leur tête : à cause de l'homopobie générale, et de l'incompréhension de la différence, la société empêche l'homme d'exprimer ce qu'il est. Et cette voie de sexualité à outrance, si elle peut sans doute être déplorée dans un sens (surtout pour sa dimension consumériste), est en fin de compte très compréhensible?

Mais ce phénomène de sexualité si présente vient aussi d'une autre raison, bien plus triste que la précédente. Et terriblement déplorable.

Un pis-aller


Lorsque vous êtes homosexuels, et étant donné que vous devez le cacher, ou pire, que les autres qui le sont dans votre entourage le cachent, vous ne savez pas "qui est homo" ou "qui ne l'est pas". Car l'homosexualité ne se lit pas sur le visage : hormis les cas particuliers des homos très efféminés, nombre d'homosexuels, la majorité, passe simplement? inaperçue ! La féminité de l'homosexuel peut s'exprimer avec des degrés d'intensité diverses, il est vrai, mais la majeure partie des homos ne la montre pas.

D'où la difficulté pour nombre d'homosexuels de rencontrer des garçons qui aient les mêmes tendances qu'eux. Et, tristement, malgré un idéalisme et une foi en l'amour, il arrive pour les homosexuels les plus isolés de fréquenter la communauté homosexuelle pour "trouver" des garçons qui soient dans la même situation qu'eux. Tout en sachant , pourtant, qu'en moyenne 1 garçon sur 10 de son entourage sera homosexuel ! Mais qu'il sera incapable d'identifier !

L'expérience la plus douloureuse pour un homosexuel est de tomber amoureux d'un hétérosexuel. Imaginez vous un seul instant la douleur que l'on peut ressentir lorsque l'objet de votre attention ne pourra JAMAIS s'unir à vous ?

Il faudrait ajouter aussi la bêtise de certains hétérosexuels stupides qui réagissent avec violence face à un homosexuel : en raison de l'homophobie manifeste qui s'exprime ici et là, parfois de manière vicieuse et perverse avec une hypocrisie hallucinante, vous êtes contraints d'avoir peur lorsque vous êtes attirés par un garçon de votre entourage ; "Et s'il n'était pas homo ? Va-t-il me taper dessus ?".

Dans le cas où personne ne serait au courant de votre homosexualité, la question terrible de l'existence balayée peut se poser : "Et s'il n'était pas homo ? Va-t-il le dire? à tout le monde ?". Car la crainte de cette révélation forcée suit celle d'une solitude encore plus grande que celle de ne pas dire son homosexualité. Une révélation à tous non désirée que les homosexuels appellent "outting".

En effet, si effectivement l'homosexuel est seul et incompris par tous lorsqu'il ne peut encore exprimer cette nature qu'il n'a pas "choisi", une autre solitude encore plus terrible et pesante entre dans la balance : la crainte de perdre ses amis et l'amour de son entourage simplement parce qu'ils apprendraient son homosexualités.

Et par ce dépit, celui de ne pas trouver d'autres garçons à aimer, celui de tomber amoureux de garçons hétérosexuels inaccessibles, certains homosexuels perdent foi en l'amour. Et se réfugient dans une "communauté homosexuelle" qui donne un sens à leur existence, et remplace l'amour tant désiré par le sexe précaire et éphémère.

Politiquement et historiquement, la revendication de liberté sexuelle des années 70 est devenu un crédo pour la communauté homosexuelle, dont les revendications étaient tout à fait légitimes. Le problème est que cette sexualité débridée - érigée finalement au statut d'un simple acte de consommation - est devenue une part culturelle de la "communauté homosexuelle".

Fort heureusement, les m?urs évoluent, et les homosexuels, injustement stigmatisés, peuvent désormais vivre leur homosexualité plus facilement, malgré la persistance des difficultés pour les adolescents qui ressentent ces sentiments interdits et la présence d'actes de violence verbale ou physique d'homophobie, qui ne sont rien d'autre qu'une extension d'un racisme intolérable.

C'est bien à ce point que je voulais arriver. L'homo est un homme (ou une femme) comme les autres. A ceci près qu'il aime d'autres hommes (ou d'autres femmes si c'est une femme).

Mais pourquoi des garçons sont-ils homosexuels ?


Plusieurs pistes ont été avancées, infructueuses.

La raison psychanalitique freudienne s'est avérée eronée puisque, en fin de comtpe, la référence à une quelconque image du père et de la mère est remis en question. De trop nombreux exemples montrent que les images du père et de la mère ne sont en rien altérées chez la majorité des homosexuels. Il en est de même pour ce qui est des événements dans l'enfance ou de l'éducation : trop de différences entre toutes les situations et pas d'élément psychologique ou socio-psychologique qui soit pertinent.

A vrai dire, beaucoup d'homosexuels constatent simplement, naturellement, qu'au moment où leurs hormones commencent joyeusement à batifoler dans leur corps au début de mon adolescence, qu'ils sont attirés par les garçons et pas par les filles. Rien de plus !

La théorie d'un disfonctionnement hormonal a été avancée, mais il a été constaté que les homos mâles fabriquaient autant d'hormones masculines que féminines que les hétéros masculins. La piste n'était donc pas pertinente.

La dernière piste pour tenter d'expliquer la raison serait la piste génétique, bien que rien n'ait été encore prouvé. Ceci expliquerait simplement la tendance homosexuelle par la nature de l'individu, homme ou femmme. Donc, dans un dernier espoir de qualifier l'homosexualité de "maladie", on pourra avancer la raison d'une "anomalie" génétique. Et nous verrons, un peu plus loin, qu'il s'agit, dans un sens, d'une "anomalie". Mais il faut bien comprendre ce terme au même titre que celui d' "anormalité" : un écart de la norme. Et dans ce cas, la piste occultiste va nous éclairer sur cet aspect spécifique. Mais restons en là pour l'instant.

En fin de compte, on arrive à la conclusion suivante : l'homosexuel peut vivre mal son homosexualité, mais ce n'est pas son homosexualité qui le rend mal à l'aise ; c'est l'image que la société lui renvoie de cette homosexualité, et la place qu'il a dans une telle société, qui peut le rendre malheureux.

S'il est vrai que certains hommes homosexuels se comportent comme des "folles" et des femmes homosexuelles comme des "camionneuses", ceci n'est que la réalité de quelques individus de la communauté - individus (que nous ne devons d'ailleurs pas contester ! Il ne s'agit que de leur nature exprimée avec excès, mais aucune condamnation ne devrait-être prononcée !) qui ne sont qu'une minorité des homosexuels. La plus voyante, la plus tapageuse, celle que l'on remarque à "première vue". Mais la majorité des homosexuels, hommes ou femmes, n'est pas concernée par cette apparence et passe inaperçue près de vous et moi.

D'où la nécessité de parler d'homosexualité naturellement et de faire comprendre à tout un chacun que l'homosexualité est bien un fait de la nature, et n'a pas à être crainte ou interdite. Il s'agit simplement d'une autre manière, par la forme, d'exprimer l'Amour de l'autre, mais qui ne se différencie pas de l'Amour hétérosexuel dans son essence.

L'homosexualité, ou un homme qui aime un autre homme, ou une femme qui aime une autre femme : il s'agit simplement d'une QUESTION D'AMOUR.